• Où ?

    A St Genis Pouilly dans l'Ain (01) :
    Médiathèque George Sand
    Salle du rez de chaussée

    ou

    A St Cyr sur Mer dans le Var (83)

  • Quand ?

    Un samedi matin par mois de 9h à 12h à St Genis Pouilly
    Un vendredi matin par mois de 9h à 12h à St Cyr sur Mer
    Stages de deux ou trois jours à St Cyr sur mer.
    J’anime des ateliers d’écriture à visée littéraire ouverts à tous.
    Renseignements : Association Ecrire Ensemble c’est tout
    anne.dejardin@free.fr

  • A quel prix ?

    Cotisation et engagement à l'année. Séance d'essai à 28 € possible sur demande

  • L’animatrice ?

    Anne Dejardin, formée par Aleph Lyon, a publié "Une vie normale" aux éditions des Ecrivains associés.
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Textes écrits en atelier

 

 

Textes écrits le 17 janvier 2015 – acrostiche « Charlie » ou « Je suis Charlie » :

 

Je suis Charly la nuit dans mes rêves sombres,

Je suis Charly devant la phosphorescence délétère de ma télé,

Je suis Charly et je m’anesthésie aux anxiolytiques,

Je suis Charlie et ça me prend les tripes comme le ferait une mâchoire,

Je suis Charlie, l’athée perdu dans le néant,

Je suis Charlie pour l’élan et la foule mais sans la Marseillaise,

Je suis Charlie mais ai-je bien compris?

Je suis Charlie en long, en large et de travers,

Je suis Charlie surtout parce que tuer c’est mal.

C’est vrai, on ne tue pas les gens.

Allah ou pas.

Thierry Fraisse 

 

Comment dire ?

Haine et bêtise

Ames perdues

Rires et larmes

Liens transcendants

Insolence reconnue

Envie d’une humanité meilleure

 

Charlie n’est plus

Hier méconnu

Aujourd’hui reconnu

Recueillement d’un pays

Lié dans la stupeur et la peur

Invité à réfléchir

Et créer un monde meilleur

Annie Chombeau

 

 

C Chanter la liberté à hue et à dia partout dans le monde, dans les plaines, les déserts et au-delà des montagnes

 

H Hacher les MAUX pour les comprendre et y mettre des MOTS justes et fraternels

 

A Aimer toujours ce qui rassemble envers et contre tout

 

R Rassembler les esprits, multiplier les intelligibilités, rire ensemble à gorge déployée

 

L Lire encore pour décrypter et saisir dans nos bras la complexité des choses et du monde

 

I Imaginer la vie tendre pour chacun/e, avec plus d’insouciance

 

E Eduquer, embrasser, écrire et s’engager

Myriam Chenevier-Vandamme

 

Acrostiche de l’atelier du 9 janvier 2015 (où chaque ver commence par une des lettres de « Je suis Charlie » ou « Charlie »)

 

JANVIER 2015, UNE

ÉPOUVANTABLE NOUVELLE

SE RÉPAND DANS LE MONDE, L’

UNIVERS PLEURE D’

INDIGNATION, UNE MINUTE DE

SILENCE POUR

CHARLIE ET SON ÉQUIPE D’

HULUBERLUS CONTESTATAIRES, D’

ANARCHISTES SANS PEUR ET SANS REPROCHE, DE

RÉVOLTÉS RÉVOLTANTS, DE

LUBRIQUES HUMOUREUX, D’

INDIGNES INDIGNÉS,  NOS INDISPENSABLES

ÉPOUVANTAILS DU POLITIQUEMENT CORRECT !

 

Elisabeth DURET

 

C’est donc ça : La haine et l’aveuglement n’ont aucune limite….

Honte à la violence, l’obscurantisme et l’intégrisme

Avec de tels actes, le monde régresse encore une fois

Révolte, révolte, révolte….

La haine est un chemin épineux qui n’en finit pas de fleurir…

Il semble bien loin aujourd’hui, le temps de l’amour et de la tolérance entre les peuples …

Et moi, dans tout ça, que puis-je faire pour que cela s’arrange ?

Dominique FOUASSIER

 

13h, je sors du yoga. Sur le parking, je récupère ma voiture.

 

Cher Président, je ne comprends pas ce que vous dîtes. A la radio, j’entends votre discours : rafales de kalachnikovs, attentat, atteinte à la liberté de paroles, djihadistes, drame, des morts, des blessés et Charlie.

 

Loin, très loin me reviennent des souvenirs de 68 : Wolinski Hara Kiri, Cabu, le beauf du Canard enchaîné, l’Huma Dimanche, Révolution et puis Charb au 28′ chez Elisabeth Quin chaque vendredi, ses caricatures, son visage myope, éclairé.

 

Il est mort, assassiné, tous assassinés pour dire non au fanatisme, pour dire non à la peur, pour la liberté, pour notre liberté.

Et je perds aujourd’hui des membres de ma famille, celle des gens d’honneur, résistants morts au combat.

 

La guerre est déclarée.

Françoise Fiol   le 11/01/2015

 

 

Je comme une identité explosée par le jihad

Enjeu : promotion de la haine raciale

 

Suis-moi je te dirai qui haïr

Unie la France face à l’assassinat

Insuffisant temps de sentiment d’appartenance

Se rassembler pour aimer encore

 

Comme eux qui dessinaient comme on réveille

Hors de notre indolence à nous extirper

A coups de crayons, ils militaient, ils enseignaient comment

Résister à l’envie de penser en rond

Liberté qu’ils exerçaient à notre place

Irrévérencieux

Et convaincants.

Anne Dejardin

 

 

 

 

Il y a à l’atelier d’écriture

Des êtres inconnus qui se dévoilent

-          Il y a des intentions gourmandes et  « caféïnées » à partager

-          Il y a un homme qui ose sa différence, son humour

-          Il y a cette imagination palpable de concentration

-          Il y a un rite : le retard de Sylvie

-          Il y a le respect de l’autre

-          Il y a le « hors du temps »

-          Il y a le plaisir du miracle devant la feuille blanche

-          Il y a la diversité des sensibilités

-          Il y a le privilège de la bulle sécurisante

-          Il y a l’émotion mise en mots, en images intérieures à offrir

-          Il y a la générosité sous bien des formes

-          Il y a la possibilité d’échapper à tant de mouvements, de se poser, de se re-poser

-          Il y a l’opportunité d’attraper au vol la beauté, la musique des mots et des voix

-          Il y a la liberté, la joie, la confiance

-          Il y a le calme, le silence qui racontent l’unité de l’ensemble

-          Il y a la valeur, la bienveillance de l’écoute

-          Il y a l’insondable que l’on apprivoise

-          Il y a les cellules en effervescence disciplinées qui s’amusent

-          Il y a l’autre soi-même qu’on accueille

-          Il y a l’enfance, le jeu, la promesse

-           Enfin, il y a l’histoire de chacun

Raymonde Interlegator

8 février 2014

A la manière de Thierry Crouzet, j’ai eu l’idée…

-          J’ai eu l’idée d’être conçue par des parents juifs d’Europe Centrale, survivants de la Shoah.

-          J’ai eu l’idée de rester dans le ventre de ma mère avec chauffage intégré durant 41 semaines de 7 jours

-          J’ai eu l’idée de comprendre qu’il me fallait en sortir après quelques soupirs d’impuissance

-          J’ai eu l’idée  par souci de coquetterie, de naître avec le cordon autour du cou tel un collier naturel

-          J’ai eu l’idée de crier comme on donne sa voix à son corps électoral

-          J’ai eu l’idée de me faire aimer de mes parents sans le succès que j’espérais, alors j’ai eu l’idée géniale d’apprendre à me connaître et à m’aimer

-          J’ai eu l’idée de rencontrer l’amour à l’école maternelle, idée à la fois abstraite et profonde

-          J’ai eu l’idée qu’aimer offre la liberté et puis j’ai eu l’idée de l’inverse sans repenti

-          J’ai eu l’idée que j’avais de l’avenir, l’idée aussi d’ajouter de la vie aux années

-          J’ai eu cette idée subversive d’emprunter les chemins de traverse, de braver les interdits

-          Alors j’ai eu l’idée étonnante  d’avoir un enfant à 16 ans

-          J’ai eu l’idée que la mère-enfant est un peu les deux, alors l’enfants devient dans l’idée l’enfant-parent

-          J’ai eu l’idée de grandir pour lui permettre de rester petit

-          J’ai eu l’idée de gagner ma vie, si tant est que la vie se gagne avec et par l’argent, quelle drôle d’idée !

-          Régulièrement j’ai des idées qui jaillissent, paradoxales, ce sont les meilleures, ordonnées elles me construisent, débridées elles m’obligent à la cohérence

-          J’ai eu l’idée de les partager sans les imposer, les suivre tel un ruisseau qui me conduit, me reconduit à ma source

-          J’ai eu l’idée d’avoir des enfants qui ont eu l’idée d’avoir des enfants qui eux-mêmes ont eu des enfants

-          J’ai eu l’idée que nous étions courageux, alors

-          J’ai eu l’idée de retrouver mon amour d’enfant et là l’idée m’est venue que le temps des enfants avait fait son temps et du coup j’ai eu un paquet d’idées…..

Raymonde Interlegator

8 février 2014

 

Autour de son prénom, quelques textes parmi ceux écrits en atelier … Histoire de vous donner envie de venir écrire avec nous ou de vous faire patienter, la reprise est pour le 13 septembre 2013 à St Cyr et pour le 21 septembre à St Genis Pouilly.

L’animatrice

Il y a un Saint Thierry. Son histoire est assez étonnante. Laissez-moi ne pas vous la conter car je l’ai oubliée. C’est un prénom français, il me semble, un prénom qui se donnait dans les années soixante/soixante-dix comme Mateo aujourd’hui. J’ai l’impression pourtant que ça n’est pas un prénom de vieux, que c’est un prénom sans âge. Personne dans ma famille ne s’appelle Thierry, si ce n’est Thierry de la Banardière, un lointain ancêtre ayant vécu au 17ième siècle en Normandie, que ma mère a retrouvé grâce à ses recherches généalogiques. Tous les autres sont des roturiers, paysans pour la plupart. Thierry est un prénom qui n’est pas lourd à porter et c’est tant mieux, moi qui suis toujours chargé comme une mule avec mon sac à dos… Je sais qu’il y a d’autres Thierry, j’en ai croisé. En général, ils sont prétentieux, pédants, et bien souvent crétins. Je suis plutôt indifférent à mon prénom mais je dois avouer que lorsque je l’entends, j’ai une fâcheuse tendance à tourner la tête. Je crois que c’est une question d’habitude. Ma mère m’a appelé comme ça à cause de la signification de mon prénom. En grec ancien, Thierry veut dire « celui qui ne va pas tarder à gagner au loto ». Bon, la sonorité de Thierry n’est pas d’une grande douceur, d’une grande onctuosité comme Léa ou Emmanuel. Le T fait claquet la langue comme si elle lançait un projectile et les deux R marquent de façon sonore son atterrissage dans les graviers. Thierry, c’est une flèche qui manque systématiquement sa cible. Il commence par le T, sucré ou non, puis poursuit par le H, un H non aspiré, crapoté pour ne pas perdre la tête. Le i voit son point rester en place car les Thierry son des non-violents. Quand au E, il n’est pas muet. Les Thierry sont des bavards. Les deux R sont celui de la ville et celui de la campagne. Les Thierry s’adaptent facilement à leur environnement. Pourquoi avoir collé un Y à la fin de mon prénom? Pour la frime à mon avis. Le Y est beaucoup plus classe que le I. D’ailleurs, on dirait une coupe de champagne. Mon prénom fait péter la roteuse après qu’on l’ait prononcé, pour remercier.

 

Thierry Fraisse

 

Mon Prénom

Il vient du latin, il vient des Romains, des bâtisseurs pragmatiques, les maîtres du Droit. Dans ma langue, il a donné le mot « sylviculture ». Les Sylvies sont donc domesticables, élevables en rangées bien ordonnées, débitables ultérieurement en planchettes, allumettes, charpentes de chalets suisses et savoyards.

En Turc, Selvi est le peuplier, mon arbre préféré, celui qui croît le long des ruisseaux et forme minuscules oasis dans les régions arides de toute l’Asie Centrale et du grand sud de l’Amérique; celui dont le vert puis l’or de l’automne rivalise avec les terres jaunes et ocres des montagnes et vallées pelées qui l’environne, celui qui tranche, droit comme un i, sur les rondes et les bosses.

Au Brésil, il a donné Selva, la grande forêt sauvage, l’engloutisseuse d’imprudents, la cache fidèle de l’Eldorado, et le poumon de la planète.

Moi, je préfère l’arbre à la forêt, mais je suis prête à jouer sur les deux tableaux.

J’ai longtemps détesté ce prénom. C’est une première dans la famille, et l’unique à ce jour. C’est ma mère qui l’a choisit : Sylvain. Pourquoi ? Elle l’a tu, l’information à retenir était : tu aurais dû être un garçon. Mais j’étais et je suis toujours une fille, notre histoire commune commençait sur une contrariété, qui ne s’apaisa jamais.

En vérité, je dois sûrement mon prénom à Sylvie Vartan, qui perça l’année de ma naissance, car ma mère s’en défend avec tant de véhémence, quand nul jamais n’a songé à l’en accuser. Il m’en reste une faiblesse pour le goût du yaourt acidulé et si fluide qui envahit à la suite de la chanteuse bulgare le rayon crèmerie de nos supermarchés.

 

Longtemps, avant de connaître Rome et l’Amazonie, ce prénom n’était que son, deux i stridents qui m’écorchaient les oreilles. Siiiiiiiilviie !!!! J’abhorrais ce rappel à l’ordre, le rictus qui accompagnait son émission. Le i est aigu, sans douceur, il pique, irrite, ou au moins titille dans sa version la plus aimable.

 

Puis s’ouvrit, sans que je le sache encore et sournoisement, l’ère lacanienne : Sylvie, si il vit, interrogation inquiétante. Espoir ou menace ? S’il vit, tout sera possible et je promets de lancer tous les soirs une prière reconnaissante aux cieux mystérieux et tous leurs Dieux, de manger le gras du jambon, de me brosser les dents tous les jours et sinon. En bref, c’était mal barré, la mort se posait dès le départ malgré la vie, à cause de ce cil-battement de paupière qui embrumait l’avenir.

 

Plus tard vint l’apprentissage de l’écriture; et, enfin, le plaisir gestuel du I, qui approche, amorce une courbe légère sur la ligne, et s’élance, monte, monte. Arrêt brutal, instant suspendu, puis chute. Ouf, indemne, laisser la place aux lettres suivantes, éclipse en courbe gracieuse. Non sans avoir ponctué d’un poing rageur la trajectoire interrompue. Accord parfait entre l’élan et la stridence.

Las, l’orthographe vint rapidement compliquer la tâche, et la découverte qu’un i peut être grec vint brouiller les pistes …  Une autre histoire, pour un autre jour.

Et du coup, j’entrai en maternelle, deuxième année directement, simplement équipée de l’injonction suivante : tu es grande maintenant, il est temps d’y aller. L’appel -première épreuve; premier quiproquo- me laissa une chance : Valérie toumi était sans doute trop timide pour répondre à son nom, je le fis pour elle-son prénom me plaisait-au terme cependant d’un très long silence et de demandes chaque fois plus angoissées. Elle pleura beaucoup quand la maîtresse lui attribua le porte-manteau « Sylvie », j’en conçus quelque culpabilité, mais pas au point de … Victoire éphémère, dès midi ma mère remettait les prénoms à leur, mais j’avais connu une demi-journée de puissance, dans un état proche de l’incrédulité tant la chose était facile, mais le monde extérieur, qui me colla aussitôt et à l’insu de mon plein gré dans la boîte « rebelles », s’avérait somme toute très abordable.

Donnant-donnant, attrapé-attrapeur, pris-tel est pris et quarante années plus tard, impression confirmée.

Sylvie Dugey

 

Ce ne sera ni Françoise, ni Bénédicte. La votation en a décidé, Vinciane a été élu. 5 votants, 3 voix pour et aucune abstention.

Merci! Je trouve que cela me va comme un gant: me connaissiez-vous donc déjà avant ma naissance?

 

A épeler en Suisse et en France, imprononçable en italien et en anglais, il faudra vous y faire. Peut-être ce prénom, plutôt rare et souvent complimenté par ceux qui le découvrent, marque-t-il un peu ma belgitude?

 

Provenant du latin “vincere” (vaincre), je m’accroche à cette éthymologie quand bien trop souvent la volonté me fait défaut.

De Vincent il est le féminin et pourtant je m’en désolidarise complètement.

Je l’entends rond, paisible et presque mystérieux. Je le découvre encore et il m’émeut presque.

 

Vinc’ m’appellent mes amis. C’est moins joli que Vinciane mais c’est tellement chargé d’affection que c’est ainsi que je signe quand je leur écris un mot. Avec, quand même une apostrophe après le c pour leur signifier que l’histoire n’est pas finie.

 

Son V s’envole comme pour me donner des ailes, ses deux “i” pétillent, son vin m’enivre, sa longueur m’apaise, son “c” fait la liaison entre la dureté du “in” et la légèreté du “iane” comme pour venir harmoniser mes contradictions.

 

Et puis surtout il s’écrit en vert l’été et se pare de couleur argentée l’hiver…

Vinciane Hardy

 

 

 

Valentine, c’est le moi profond, la racine, le choix de mes deux parents lorsqu’ils s’aimaient encore. J’ignore si j’aime vraiment ce prénom. Ce que je sais c’est que je déteste lorsqu’on m’appelle Valérie ou Clémentine. Moi, c’est Valentine !

 

Certains s’amusent à chantonner « elle avait de tout petits petons, Valentiiiine », ce qui m’agace profondément, d’autant que je chausse du 43/44 et que je ne trouve jamais de chaussures qui m’aillent au rayon « femmes ». Je me contente d’être bien dans mes baskets tout en m’appelant Valentine, car après tout c’est pas si mal comme prénom. Ce que j’aime bien c’est que c’est assez rare et qu’il y a finalement peu d’autres filles que j’ai envie d’étriper parce qu’elles portent le même prénom que moi !

 

Tous les 14 février, ma grand-mère paternelle m’appelle. « Bonne fête, joyeuse Saint valentin ». Ça me fait sourire car s’il y a bien une fête qu’on ne peut pas oublier, c’est celle-là : des cœurs, des fleurs, des chocolats. Saint Valentin, patron de l’amour. Ça me plaît parfois de penser que mon cœur est plus grand que celui des autres parce que je m’appelle Valentine.

 

Oui, je m’appelle Valentine, mais ce qui m’a toujours fasciné c’est la manière dont se déploie mon prénom. VALENTINE ? One ne m’appelle jamais comme ça ! Dans ma famille, on retient le -ti, cette syllabe vibrante et rayonnante, et voilà que je suis « titi ». Du côté de mes amis, c’est le début du prénom qui reste, le « Val » ferme, solide, bien ancré dans la terre. Val. En Italie, c’est « Valentina », avec la dénasalisation du -en qui s’envole, et l’accentuation du -i, planté au milieu du prénom, la tête dans les nuages. Enfin, il y a les mots d’amour que j’accueille : « mi Valentina ». Des mots d’amour pour moi, et moi seule : Valentine.

Valentine Magnée

 

 

 

Ce blog est une vitrine des textes écrits par les participants aux ateliers d’écriture durant la séance. Chacun des écrivants choisit de retravailler son texte et de le donner à lire ici. D’autres textes sont le fruit d’une écriture collective où chacun a apporté un peu de sa généalogie au cortège qui suit.

 

 

Celle qui vend ses poissons à la criée, petite silhouette au dos courbé par le poids des paniers,

 

Celui qui s’enveloppe nuit et jour d’un long manteau d’obscurité,

 

Celui qui, d’une vie ordinaire, sait faire un film,

 

Celui qui partit un beau jour dans l’océan faire des campagnes de pêche au long cours,

 

Celle que l’on n’a jamais vue

 

Celle dont je ne sais si elle est encore en vie

 

Celle que l’on soupçonne dans toutes les encoignures de la maison

 

Celle dont les sculptures jalonnent le jardin en terrasses

 

Celle qui explore tous les tons de bleu, toutes les matières, les rondeurs et les modelés…

 

Absente mais omniprésente, l’artiste, la maman, l’étrangère

 

Celui qui annonce ta naissance

 

Celui qui est au chevet de ta mère

 

Celui qui se dévoue, cajole les enfants et les autres

 

Celui qui, quand la furie des hommes se déchaine, finit lui aussi sous les balles

 

Celui-là dont les mains chaudes nous accompagnent de la naissance à la mort en passant par la vie

 

Celui-là et nous sommes entrelacés comme chaine et trame.

 

Celui qui conduit ses semblables vers leur destin
Celle qui tient sa maison à bout de bras
Celui qui, malgré la douleur, garde une vraie douceur dans le regard
Celui qui, en disparaissant brutalement, laisse sa famille désemparée
Celle qui rassemble dans sa frêle silhouette les contrastes d’une terre gorgée de soleil et de traditions
Celui qui aime la tendresse d’une seule de ses petites-filles
Celui qui s’évade sur les vagues et les horizons lointains, à la recherche d’un improbable destin

Tous ceux-là, les anonymes, les petites gens, qui ont su mélanger la force et la tendresse, la solidité de l’engagement et le besoin d’évasion, l’âpreté et la tendresse de la vie, ont pour toute échappée le rêve.

Il le faut bien…Ils n’ont que faire de ce récit, et pourtant ils en sont l’âme…

 

 

Dominique, Laurence, Elisabeth, Françoise, Florence…

 Atelier St Cyr  septembre

 

 

 

17 MAI 2013          Exposition Aquarelles organisée par

 Le printemps de l’aquarelle et la mairie de St Cyr sur Mer

 

Balade autour des tableaux d’aquarelles, ma couleur préférée…

L’âge venant cette couleur est entrée doucement dans mon univers…et maintenant je la retrouve partout dans ma maison, mon jardin, ma garde-robe !

Etonnants ces parasols qui apportent une note joyeuse sur les gravillons blancs, ces coussins qui réfléchissent la lumière sur les bancs en bois vieilli – tout gris, ces loupiottes qui s’agitent au gré du vent dans les branches, ces mugs posés sur le plateau rose nacré et offrant un délicieux thé à la menthe glacé.

Alors que je me prélasse sur ma tropézienne recouverte de toile à matelas écrue, mon chéri sourit, s’amuse à remarquer que mon nouveau maillot est de la même teinte que les petites reinettes sur les feuilles des nénuphars du bassin. Mon regard s’attarde sur le feuillage tout neuf, tout tendre des seringas en fleurs au suave parfum… Je me noie aujourd’hui dans cette couleur, comme je m’immergeais autrefois dans le bleu de la mer ou l’azur du ciel… C’était avant mon coup de foudre pour cette couleur, avant la rencontre irraisonnée du jaune soleil de la maturité avec le bleu roi de mon enfance .

Françoise Soustelle

 

African trees, dégradés, clair obscur, filigrane, trace, ombre et pénombre, estompe, brume, fantôme, passé, jauni, vécu, vieilli, feuille morte, crépuscule, roussi, caramélisé, terre cuite, métisse, cuivrée, bronzée, mordorée, ocres et terres brûlées, de l’acajou à l’ébène, du sable à l’œil de tigre, c’est l’automne, il n’y a plus de noir, il n’y a plus de blanc, or et argent, vieux clichés burinés, emplumés, figés dans leur fierté.

Elisabeth Duret

 

Le chignon d’Olga

Dans le cageot, les tomates gueules ouvertes, débordent

 Le ciel au bout de l’Océan, derrière les barrières pointues de la plage

 Taches, lignes, encres jetées sur la toile, éclaboussures sanguines

Sur ses épaules dénudées, le tissu garance glisse, elle le retient d’une main apeurée.

Un nœud de taffetas retient le chignon d’Olga.

Françoise Fiol

 

Ces fleurs qui parsèment nos champs et les bas-côtés des routes au printemps

La muleta du matador

Le ciel au soleil couchant

Le vernis dont j’aime parer mes ongles aux premiers soleils

Les braises du feu de cheminée ou du barbecue

Ces fruits et légumes qui font crier les étals des producteurs de fruits et légumes

Le petit livre de Mao

Le bolide mythique qui fait flancher le cœur des midinettes….

Opposé au noir, il incarne la violence et les ravages de la passion

Oui j’aime le rouge, synonyme pour moi de force, de vie, et d’émotions.

Dominique Fouassier

 

 

Une forêt à l’automne

l’âtre flamboyant

le coucher de soleil venteux

le caramel dans une casserole de cuivre

un bracelet de métal au bras d’une femme mauresque

les yeux d’un chat birman

une nature morte de fruits d’automne

la pénombre

une alliance, trois anneaux, trois ors

le halo de la bougie

l’encens et la myrte

la chair, l’abandon des corps

la terre éventrée, les carrières

la douceur et le diffus

la bruyère dans la lande

Laurence Lallement

 

 

 

 

 

 

 

 

Poème à partir d’un tableau qui nous touche particulièrement :

 

Le mystère comme une promesse de l’aube, du jour qui vient

L’abandon semblable à une invitation

Le passé, porte qui se ferme et s’ouvre à la renaissance

La chaleur qui pénètre chaque fissure pour offrir du jour meilleur

Et cette découverte d’un avenir voulu toujours plus radieux

Cette folle attente, jungle luxuriante, envahissement de chaque cellule qui vibre à l’unisson

D’une espérance d’être enfin tout entier soi-même dans le secret du cœur

Éclatante surprise qui illumine l’âme et inonde le présent

Laurence Lallement

 

Tu m’apparais en musique, dans un halo de lumière rouge orangée.

Ta robe couleur bleu de France danse autour de tes hanches, et estompe tout le reste.

Si lumineuse, tu n’es plus que courbes et sensualité.

Ton bras, doucement posé sur le violon, dessine une arabesque.

Tes formes épanouies, soulignées par la couleur de ta robe,

M’évoquent un vase de Murano,

Délicatement posé dans l’espace.

Tant de beauté se dégage de ta silhouette…

Tu es ma muse, ma déesse, ma lumière, la plus belle des étoiles de ma constellation.

Dominique Fouassier

A partir du tableau…

 

Retiré dans ton imaginaire,

Tu t’oublies dans le rêve

Secret de ta solitude,

Tu as choisi le mystère de l’obscurité

Loin du drame de la lumière.

À jamais, la roche scelle le tunnel

Du retour à l’Olympe bouleversée.

Elisabeth Duret

A partir du tableau…

 

 

Les bouts de bois noirs.

 

Alignés, les bouts de bois noirs annoncent le calme.

Plein, le pinceau étale la couleur en bandes uniformes de paix.

Horizon compact, rassurant ouvre le lointain.

L’aventure, voile blanche derrière.

Vide promesse, vivante netteté.

La liberté gonfle la toile.

Du chagrin d’enfant, c’est la fin.

L’ordre partout, apaisantes limites.

Françoise Fiol                 A partir du tableau…  

 

Ce fut comme un bouillonnement annonçant le début de la vie

Dans le jardin d’Eden, par un lien divin leurs âmes étaient unies

Soudain la passion les poussa dans l’abîme, comme une projection

Le serpent se mit à onduler avec érotisme, s’enroulant très lentement ;

L’amour explosa en eux, ce fut comme un enfantement

La rencontre programmée de leurs cellules vibrant de multiples sensations

Créa une éruption atomique qui figea le serpent sur le tronc de l’arbre interdit

Deux œufs venaient d’apparaître, prémices de leurs existences terrestres désunies.

Françoise Soustelle

 A partir du tableau de Robert Serfati : « 134 CS »

 

Ecriture  mosaïque : au même moment, dans des lieux issus des aquarelles exposées, des personnages évoluent…

 

Le Rebelle s’ennuie, il rêve, dans cet appartement silencieux. Derrière ces tentures, sous ces coussins, se dessinent monts et merveilles, la poussière brille dans le rayon de lumière où il s’évade. Son regard est perdu bien loin d’ici, la moue de ses lèvres esquisse le sourire désabusé de celui qui n’y croit plus.

 

Celui qui n’y croit plus se dissimule dans les lieux où personne ne s’arrête, celui qui n’y croit plus regarde partir les uns tandis qu’en arrivent d’autres. Celui qui n’y croit plus ne bouge plus, c’est la vie qui défile devant lui, sans lui. Celui qui n’y croit plus regarde, avide, la gare ravage ses yeux vides.

 

Ses yeux vides se lassent, se figent, immobile elle tient la pose. La corbeille de fruits se pâme tandis que le modèle au chignon défait revisite ses émois clandestins… le rendez-vous dans le hangar au pied du phare, l’odeur des goémons et la toile rugueuse des bâches, les vieilles pierres chauffées par le soleil…

 

Les vieilles pierres chauffées par le soleil dissimulent les amants de passage, voûtes, cryptes, ossuaires, les colonnes mauresques sculptées depuis l’éternité racontent les hommes et les femmes, le divin et le charnel, la mort et la vie… toujours la même histoire.

 

C’est toujours la même histoire, il se retrouve encore là, sur le quai inchangé, ciel plombé, mer de béton, quai de brume, mâts lugubres. Cette fois encore il est revenu, en attendant un nouvel embarquement. Saison de pêche où il ne rêve que du retour, retour où il ne fait qu’espérer le prochain départ, l’âge de la maturité n’y change rien.

Elisabeth Duret

 

Il arriva au petit matin

 

Il arriva au petit matin. Les vents d’est l’avaient poussé très vite. Il jeta l’ancre, attacha le voilier à l’anneau, coupa le moteur.

Le port ouvrait ses boutiques une à une. Les terrasses arrosées sentaient le propre. Tables et chaises s’installaient dans un bruit métallique.

La journée pouvait commencer.

 

La journée pouvait commencer. Olga, le chignon coincé d’épingles mordantes, descendait la rue principale du village. Il était 7 heures. Elle avait préparé le petit déjeuner des enfants, du mari, de belle-maman. Elle n’avait pas oublié l’œuf mollet, la mouillette de pain frais, les toasts mordorés, le beurre fondu, la confiture de fraise, la confiture d’abricot, la confiture de figue, la confiture de prune, le café chaud mais pas trop mais pas tiède mais pas froid mais mais ….elle n’en pouvait plus, il fallait que cela cesse.

 

« Il fallait que cela cesse les balades dans le jardin à 5 heures du matin. » Cinglant. Il avait été cinglant avant de claquer la porte et de partir.

Elle s’en foutait, Louise.

Il ne l’empêcherait pas.

Le grand portail vert rouillé, elle le pousserait encore. La lumière du petit matin dans la brume moussue, elle y aurait droit, toujours. L’allée engagée dans les sombres verts, les cèdres du Liban la berceraient dans son lit d’enfant.

Elle n’aurait plus peur.

 

Elle n’aurait plus peur de prendre cette rue. C’est ce qu’elle se disait, pédalant mollement, surveillant de près la circulation, un casque enfoncé sur la tête, des coudières arrimées à ses bras, des genouillères agrippées à ses jambes.

Elle se répétait inlassablement la même phrase : « je n’aurai plus peur, je n’aurai plus peur », dix fois, vingt fois, cent fois. Elle s’endormit sur son vélo et passa au feu rouge.

 

Elle s’endormit sur son vélo et passa au feu rouge. C’était le matin. Claire se retrouva sur une barque noire, glissant sur une eau noire, un gondolier vêtu de noir ramant vers l’au-delà.

On discutait ferme sur le bateau. Chacun voulait savoir comment était mort son voisin. Ils voulaient savoir si l’enfer ou le paradis les attendaient.

L’ombre noire ne répondait rien.

Claire se disait que c’était le plus beau matin. Passer au feu rouge, elle en rêvait de puis si longtemps…

Françoise Fiol

 

Textes  écrits en choisissant comme lieu de l’action simultanée de 5 personnages inventés,  les tableaux intitulés :

 

-l’usine de morue

-Belle Ile en mer

-l’apéro pub

-l’île d’Oléron

-le canapé

19 Heures un samedi soir de l’automne naissant

Comme chaque soir, Jules fait sa ronde  dans l’usine de morue. L’odeur âcre du poisson lui chatouille les narines mais le rassure aussi : c’est son univers depuis l’enfance .Son père était pêcheur à Terre Neuve et avant lui son grand-père aussi .Tout est calme, seuls les yeux d’un chat luisent furtivement derrière les caisses et les palettes de bois détrempées.

Au loin, la mer se déchaîne et les vagues viennent se briser en hurlant contre les rochers.

A Belle Ile en mer, sur le port, tous les marins se préparent à affronter la violence de la  tempête annoncée par la météo marine ; ils vérifient les amarres de leurs bateaux. Henriette est inquiète ; son Julot est « sorti en mer » ce matin et il n’est pas encore rentré. L’angoisse lui tord le ventre et les doigts. Elle prie.

Le crépuscule noie l’horizon dans la brume.

Sur l’île d’Oléron , les vents violents tourbillonnent en bourrasques qui soulèvent des tempêtes de sable . La mer se retire et Jeannot avance vers les rochers moussus libérés par la marée .Il décolle d’’une main experte des bigorneaux qu’il ira vendre aux bistrots pour arrondir ses fins de mois d’étudiant.

A l’apéritif, les touristes se délectent des fruits de mer, tout en se piquant les doigts avec les épingles à nourrice dans un geste malhabile.

Anna est perchée, déhanchée sur un tabouret de l’Apéro Pub à la Côtinière.  Elle s’énerve, agacée de ne pas réussir à extraire les bigorneaux de leur coquille. Elle fait signe au serveur et commande un whisky-coca, «  avecque des cacahouettes » précise-t-elle ! Le serveur sourit, indulgent pour la maladresse de cette jolie étrangère dont le caraco garance met en valeur la chair nacrée … « Affriolante, la nana en rouge  » murmure-t-il à son collègue en se glissant  derrière le comptoir.

Il saisit un verre gravé « Vat 69  », y verse l’alcool ambré, y ajoute quelques lampées de coca, puis 3 glaçons, une rondelle de citron et immerge un petit agitateur en forme de fleur ; voilà, l’apéro de « madame » est prêt à être dégusté !

Alex s’approche doucement du canapé où Lily feuillète distraitement un magazine. Lily s’ennuie. La pluie l’ennuie. Alex l’ennuie,…trop de routine dans leur vie. Il l’oublie. Lily voudrait aller danser, ce soir plus que jamais, retrouver les petits papillons dans son ventre quand Alex l’embrassait dans le cou , à la naissance des cheveux… Alex effleure tendrement son épaule, elle se retourne et en découvrant le plateau, les deux verres, les amuse-gueules…elle se déride, ébauche un sourire en forme d’interrogation …Mais non, il n’a pas oublié leur anniversaire de mariage !!!Il a réservé une table et la nuit …dans la plus jolie auberge de la côte !

Françoise Soustelle

 

 

La mer encore, toujours. La mer encore, toujours. La mer encore, toujours.

La houle qui nous roule est douce aujourd’hui.

Du chalutier qui ondule, je vois le village dans la brume matinale. Je n’ai pas le temps de prendre le temps de fumer mon clope et de regarder ce paysage de mon enfance qui danse au loin. J’ai hâte de rentrer auprès d’elle et de son ventre arrondi.

La lune nous a tenu compagnie toute la nuit.

 

La lune nous a tenu compagnie toute la nuit, mon amour. L’aube pointe et j’ai mal dormi, dit-elle en posant sa main sur son ventre qui porte la vie.

Elle est assise sur le fauteuil en velours bleu près de la fenêtre qui regarde la mer.

Déjà tu me tracasses, lui dit-elle, et déjà tu m’apportes tant de bonheur et d’espérance, une palette complète de sentiments qui me rend si heureuse. Je suis si impatiente de demain et gourmande de ses fruits.

 

Je suis si impatiente de demain et gourmande de ses fruits moi aussi. Mais je suis seule à m’entendre le dire, bien sûr, je t’entends toi, ta douce voix qui me parvient comme un murmure, j’entends battre ton cœur et son doux battement rassure ce qui je suis.

Plus tard, je te dirais, mais aujourd’hui, je ne peux que te faire ressentir que je suis là.

Mes pieds, mes mains dansent dans ton ventre, moi la petite métisse à naître déjà pleine de ces vibrations de l’île d’où je viens.

Tu te lèves, c’est l’heure du pain frais.

 

C’est l’heure du pain frais, du pain que je fais. Je suis dur à la tâche. Depuis tout petit, je n’ai jamais rechigné, même quand mon père me levait à quatre heures pour l’aider à tamiser ou pétrir son or comme il l’appelait.

Ici devant ce fournil qui me cuit la peau autant qu’il fait croustiller mon pain , je suis à ma place.

Je suis le boulanger de ce village qui fait face à l’océan depuis toujours.

Je suis fils et petit-fils de boulanger. Ma fierté.

Et pourtant, moi aussi j’ai voulu partir quand la lune était pleine et qu’elle attirait mon souffle et mon regard au delà des flots. Là où elle était partie.

Et puis je suis resté.

Je ne regrette rien et pourtant j’attends encore tout.

 

Je ne regrette rien et pourtant j’attends encore tout.

Cette même jetée, celle que j’ai quittée il y a vingt cinq ans.

La même traversée sur une houle douce, mais celle là me ramène d’où je suis partie.

J’ai fui. Je n’ai pas pu faire autrement et pourtant c’était vrai quand je lui disais que je l’aimais.

Et pourtant, c’était plus fort que moi, je devais partir, partir ailleurs, chercher autre chose.

Et j’ai trouvé.

Et c’est pour ça que je reviens. Parce que j’ai trouvé qu’on n’abandonne personne,

on n’abandonne que soi-même.

Ici, à jamais, c’est chez moi.

Laurence Lallement

 

 

 

 

 

 

 

 


2 réponses:

  1. Bénédicte écrit:

    Bravo ! Superbe ! C’est encore une autre étape que de lire les textes sur une page internet… Que d’histoires et de rêves à partir de tableaux ! On aurait aimé y être.
    Bénédicte

  2. Meilleur Broker écrit:

    Beaucoup trop court, merci beaucoup pour ce regale passe sur votre page.

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